Le CrossFit. Jamais je n’aurais imaginé m’y adonner un jour. J’étais à mille lieues de penser même aimer cette discipline quand j’ai décidé de m’y inscrire il y a près d’un mois, par pur désespoir de reprendre une activité physique soutenue régulière; mais surtout, par manque de choix: le centre de sport est situé à deux minutes à pieds de chez moi et il offre un cours à 6h du matin, autrement dit, le seul moment de ma journée où je peux m’entraîner.
Ce centre exige que tu prennes, avant de commencer les cours de groupes, quatre cours de fondation en privé avec un entraîneur, afin que ce dernier te montre les mouvements de base du CrossFit. Ces cours coûtent 300$, en plus de ton abonnement mensuel qui s’élève à près de 200$. “Ils veulent juste se faire de l’argent sur le dos de leurs clients”, pensai-je, en roulant les yeux d’un air désabusé. Mais mon manque d’activité physique et la perte de ma forme m’attristaient tant, que j’étais prête à payer le prix.
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Le coup de massue fut d’apprendre que les cours de fondation s’étalaient sur deux semaine, à raison de deux cours par semaine, la fin de semaine. Arghhh non seulement je payais 300$ pour des cours de fondation qui n’en valaient pas la peine (me disais-je) mais en plus, le début de mes VRAIS cours était décalé de deux semaines??? BEAUCOUP de choses peuvent se passer en deux semaines, les gars, genre, euh, je sais pas moi, la… DÉMOTIVATION, par exemple? Faut battre le fer tant qu’ il est chaud, commencer à t’entraîner et te discipliner pendant que tu as un soupçon de volonté! Mais non, l’univers testait ma patience.
Avant le début de mes cours de fondation, j’ai reçu par courriel un long sondage, portant sur mon état de santé actuel, mes objectifs et la force de ma détermination. Un mot semblait jaillir de mes pensées à mesure que je répondais aux interrogations: profondeur. La profondeur des questions qu’ils posaient m’indiquait qu’ils se souciaient réellement de leurs clients et qu’ils souhaitaient véritablement les connaître afin de mieux les accompagner dans l’atteinte de leurs buts.
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Je me suis donc rendue à mon premier cours de fondation un samedi matin à 9h, persuadée que j’étais en train de me faire arnaquer royalement, que je venais de jeter 300$ par la fenêtre et que je perdais un temps précieux que je pourrais passer à me prélasser au lit jusqu’à midi, en lisant un livre et en savourant mon café fumant au lait d’avoine. Bref! J’arrive sur place, je me présente à l’entraîneur et une heure plus tard, je remercie le ciel de ne pas m’être découragée par le prix des cours et par tous mes a priori. Je venais de rencontrer LE MEILLEUR ENTRAÎNEUR DU MONDE, qui venait de me faire tomber amoureuse du sport.
Sa technique d’enseignement correspondait exactement à ma technique d’apprentissage. Elle décortiquait chaque mouvement, expliquant la fonction de chaque muscle, détaillant tous les muscles sollicités par chaque exercice et dont personne ne parle, enrichissant mes connaissances en matière d’anatomie et de biomécanique. Jamais, et j’insiste vraiment, jamais auparavant, je n’aurais eu envie de pratiquer un mouvement par plaisir chez moi (bien au contraire, je voulais en finir au plus vite avec mes séances de sport, avoir la satisfaction de me dire que j’avais fait ce qu’il fallait pour tenir mon corps en forme et en santé, et m’en aller rapidos!), mais là, elle venait de débloquer ce que j’avais recherché pendant cinq ans en vain: le plaisir de la pratique sportive. Durant les deux semaines qui suivirent, je me suis retrouvée à tenter de perfectionner les mouvements chez moi. Des mouvements que je pratiquais depuis longtemps pour certains et qu’elle a amené à un autre niveau. C’était de l’art. L’art de maîtriser le mouvement, l’art de renforcer son corps. L’art de prendre le temps de parfaire ses aptitudes. L’art d’aller en profondeur dans un monde superficiel où tout va vite et où l’on recherche la gratification instantanée. Ça a fait du bien et elle m’a redonné envie de m’inscrire à un bac en Kinésiologie. Un jour, peut-être.☺️
