fbpx

Les Raisins De La Colère – John Steinbeck

En vue de la préparation de notre road trip exceptionnel à travers le Sud-Ouest américain, je feuilletai ardemment un guide de voyage, afin d’en apprendre davantage sur les destinations potentielles de notre périple et d’en profiter pour noter les endroits, les activités et les routes panoramiques à ne pas manquer.

Au fil de mes lectures, je tombai sur une page dédiée à la Route 66, dont je me souvins qu’elle faisait l’objet d’une chanson de Chuck Berry et je fredonnai silencieusement: « Get your kicks on Route 66 ». Au bas de la page, un encadré ponctué d’un coeur conseillait vivement de lire le bouquin « Les Raisins De La Colère » de John Steinbeck, magnifique ouvrage qui valut à l’auteur de remporter un Prix Nobel de Littérature. Il ne m’en fallut pas plus pour décider d’acquérir le livre et de le dévorer.  

L’histoire se déroule aux États-Unis durant la Grande Dépression (crise économique des années 1930) et narre la triste odyssée d’une famille de métayers contrainte par la banque de quitter sa terre dans l’Oklahoma, que le Dust Bowl (tempêtes de poussière et sécheresses qui dévastèrent l’agriculture dans les grandes plaines des Etats-Unis) a ravagé et de rejoindre la Californie en empruntant la Route 66, la mère des routes, comme la nomme Steinbeck dans le livre, dans l’espoir d’y trouver un emploi stable. 

« Faites produire la terre, sans quoi nous vous faisons fermer .»

Dans ce contexte de crise, l’expulsion des fermiers permit aux banques endettées de rembourser leurs dettes et à l’Etat de réaliser de grands travaux dans le but de relancer l’économie. 

À travers ce récit magistral et poignant, Steinbeck expose les fléaux sociaux contribuant à un monde injuste et brutal, et présente avec brio sa vision d’une société équitable: il critique ainsi l’individualisme, le capitalisme, conduisant à l’enrichissement des nantis qui n’hésitent pas à écraser le peuple et exploitent sans la moindre pitié la détresse des plus démunis pour parvenir à leur fin, en réprimant violemment toute tentative de lutte contre l’injustice du système en place.
L’auteur émet également une opinion peu flatteuse sur la religion, dénonce les bavures policières et ne manque pas de mettre en lumière que la peur est le moteur de la bassesse humaine. Il souligne l’importance de vivre dans le moment présent, et affirme que la clé du bonheur réside dans l’union des Hommes au service de leur communauté.
Il dresse brillamment le portrait des divers traits de caractère qui forment notre société, et revendique subtilement l’anarchie comme mode de fonctionnement d’un monde juste.

Je vous laisse avec une citation qui résume parfaitement le message clé qu’a souhaité véhiculer l’auteur:

«  Il disait qu’une fois il était allé dans le désert pour tâcher de trouver son âme, et qu’il avait découvert qu’il n’avait pas d’âme à lui tout seul. Il disait qu’il avait découvert que tout ce qu’il avait, c’était un petit bout d’une grand âme. Disait que le désert et la solitude, ça ne rimait à rien, à cause que ce petit bout d’âme, c’était zéro s’il ne faisait pas partie du reste, s’il ne formait pas un tout (…) Maintenant je sais qu’on ne peut arriver à rien tout seul. » 

Peu d’oeuvres littéraires m’ont autant marquée. Les enseignements tirés de celle-ci resteront à jamais gravés dans ma mémoire. 

Vous pouvez acquérir ce livre sur Amazon ici.
Veuillez noter que le lien ci-dessus est un lien d’affiliation et, sans aucun coût additionnel pour vous, vous me permettriez de gagner une petite commission si vous décidiez d’acheter le bouquin en cliquant sur le lien. 

Share: